Le Nürb, le nirvana des pilotes

J’ai eu dernièrement l’occasion de partager un weekend avec un ami qui a voulu me faire découvrir le mythique circuit du Nürburgring, ce circuit mythique qui défraie la chronique depuis 1927, autant par sa longueur qui n’a pas son pareil (plus de 20KM alors que la plupart des ciruits sur lesquels j’ai roulé en font 3) que par la dangerosité de son tracé. En effet, sur 20KM, et avec ses 77 virages, les conditions de la piste changent… beaucoup.

Auparavant, j’avais déjà expérimenté plusieurs circuits :

  • Le Mas du Clos en 2010
  • Anneau du Rhin
  • Paul Ricard (aka Le Castellet) en 2013
  • Dijon-Prenois
  • Lignières
  • Grand Sambuc

Je ne suis certainement pas le plus téméraire des pilotes et après quelques péripéties avec ma première Lotus Elise, je dois avouer que je conduis sur circuit prudemment, quitte à rouler plus lentement que les autres. Je préfère avoir du plaisir que de subir la peur durant toute une journée.

L’expérience Nürburging balaie en instant tout ce que vous auriez pu faire comme circuit auparavant : il y a tout sur ce circuit ! Vous aimez conduire très vite sur circuit, c’est possible. Vous aimez les virages ? Il y en a 77. Vous aimez rouler en forêt ? On qualifie cet enfer de « vert » pour cette raison. Vous aimez rouler à tout vitesse sur route ouverte ? C’est comme si vous y êtiez, à partager la piste avec motos, parfois camionettes, bus, etc.

J’ai eu la chance durant cette journée d’être guidé par un instructeur de qualité qui faisait bien attention à chaque tour de nous présenter les trajectoires idéales et les « pièges » que réserve le circuit, car il est difficile, exigeant et ne laisse aucune place à la déconcentration. En fin de journée, j’ai pu rouler seul derrière l’instructeur, n’étant plus retardé par des véhicules moins puissantes (une ancienne Porsche nous ralentissait un peu dans le groupe mais cela n’a pas entaché le plaisir que j’ai pu avoir).

J’étais très anxieux et à la fois emballé par l’idée d’aller sur le circuit le plus dangereux du monde, qui a vu tellement de pilotes mourir sur son bitume et dont les vidéos YouTube retracent régulièrement les incidents qui s’y déroulent. D’ailleurs, rien que sur les 2 jours où nous y étions, la piste fut fermée 2 fois pour des accidents.

L’ambiance dans le complexe du Nürburgring est également particulière, tout y est fait pour que les personnes qui s’y balladent soient bercées par le sport automobile, que ce soit dans l’hôtel dont les chambres donnent sur le rond point où le soir des petits rigolos viennent y drifter tels des pélerins qui feraient leur prière, que par les restaurants et boutiques qui sont ouverts sans discontinuer.

Si vous aimez la piste, je ne peux donc que vous recommander une journée de ce type. La formule Sportfahrertraining XL est vraiment chouette pour avoir du plaisir sans pour autant se mettre en danger.

Quelques vidéos :

BeBox, Chapitre 1

A l’adolescence, et par dépit de la lente agonie de l’Amiga à cette période, j’ai commencé à suivre ce qui se faisait en termes de systèmes d’exploitations « alternatifs » au delà de Windows (95 à l’époque). Windows était certes déjà partout, mais il lui manquait ce petit truc de nerd qui me plaisait dans AmigaOS.

J’ai passé beaucoup de temps à tridouiller sur Linux (Debian, RedHat, Slackware, etc.) mais n’ai jamais accroché avec cet OS pour une utilisation client. Encore aujourd’hui, je n’utilise Linux que comme OS serveur ou comme OS embedded pour des besoins particuliers (retrogaming, MagicMirror, etc.).

A l’époque de Windows95 donc, je suis tombé sur une curiosité qui a retenu toute mon attention : BeOS.

BeOS était un système d’exploitation créé par la société Be Inc. Cette société, dirigé par un ex collaborateur de Apple France, avait comme ambition d’offrir au grand public un système d’exploitation rapide, intuitif et orientié multimédia concurrent à ce que faisait Microsoft.. Le pari était grand, ma curiosié aussi. Malheureusement, Microsoft fut bien plus fort que Be Inc. et menaça les OEM de ne plus leur fournir de licences Windows si ils fournissaient leurs machines avec BeOS en dual-boot. David contre Golliath, sauf que Golliath gagna. Voilà pour la petite histoire résumée de Be Inc.

Be Inc. ont donc sorti des machines, basées sur du PowerPC, les BeBox. Ces machines avaient la particularité d’être les premières machines bi-CPU disponibles pour le grand public. Rapidement, la puissance des BeBox vendues par Be Inc. fut un frein (d’abord une version 2x66MHz, puis une version 2x133MHz) à l’évolution. Après avoir assuré une compatibilité transitoire avec certain Mac PowerPC, le choix stratégique de porter BeOS sur x86 fut nécessaire pour tenter de survivre à la vague de fond qui faisait déjà rage à l’époque. Ainsi, la plateforme x86 eu droit à BeOS R4.0, R4.5 et R5. BeOS R5 fonctionnait nativement sur Pentium II et Pentium III et supportait certains composants du marché, principalement les cartes graphiques Matrox et 3DFX. A charge de développeurs indépendants de développer des drivers annexes.

BeOS avait ceci ce particulier : il était rapide, très rapide, bien plus rapide que Windows. Au boot déjà, la machine arrivait sur le Tracker (nom donné au bureau par Be) en moins d’une minute quand Windows nécessitait plusieurs minutes pour le même résultat sur la même configuration. Par ailleurs, son côté « light » rendait l’interface simple et intuitive. Mais le plus important était l’architecture de son noyau : il était ce qu’on appelle « en mode squelette ». Le noyau principal démarrait puis lancait tour à tour ses différents « Kits » qui servaient d’interfaces aux applications. Ainsi, BeOS disposait de différents kits bien différenciés, facile à identifier pour les développeurs : Application Kit, Storage Kit, Network Kit, Mail Kit, Media Kit, MIDI Kit, Game Kit, etc. Chacun de ces kits, contenait les API et interfaces nécessaires pour faire tourner les applicatifs et permettre aux développeurs de les exploiter.

Je vous encourage à regarder cette vidéo de présentation pour vous imprégner de l’ambiance très « an 2000 » :

Fan de la marque, j’ai donc toujours voulu posséder une BeBox, qu’importe sa performance, car cette machine représente pour moi une période de l’informatique et d’utopie unique dans l’histoire de ce qui est aujourd’hui l’outil le plus important que nous utilisons au quotidien.

Avec ses deux barres de LEDs sur la partie frontale du boitier qui servaient tour à tour aux tests mémoires lors de l’allumage puis à la charge des deux CPU, cette machine me faisait rêver.

Ainsi, après 2 ans de recherches régulières, j’ai finalement trouvé sur eBay une annonce pour une version de développement d’une BeBox, celle à 2x66MHz, aux USA, pour un montant tout à fait raisonnable. La machine était dans un état « OK » (sans être incroyable en effet, avec quelques rayures et les fameux bouts de plastocs sur le haut du boitier qui étaient pliés/cassés et un cache 5.25″ manquant). Voici en vidéo le premier démarrage de la machine lors de la livraison à mon bureau.

Niveau configuration, elle fut livrée avec 2 disques SCSI, 64MB de RAM, un lecteur disquette, un lecteur CD ainsi que pas mal de documentation et CDs originaux. Les disques SCSI étant très bruyants, je me suis empressé de les remplacer par un Aztech Monster et une carte Compact Flash de 32GB, beaucoup plus pratique pour en faire des backups. Ayant encore quelques barrettes de RAM qui trainaient dans un coin, je l’ai upgradée à 192MB. Ca ne sert strictement à rien si ce n’est ralentir la séquence de boot (le memtest dure des plombes) mais elles sont mieux là qu’au fond d’un tiroir.

Voilà pour ma BeBox.

Rapidement limité par les performances de la machine et l’ayant plus par intérêt historique, je ne pouvais cependant en rester là. C’est ainsi que me vaint une idée…